Un « pivot » français vers et dans l’Asie
Mardi 20 mai 2014
Papier de François Godement pour l'ECFR
Auteurs : François Godement
Tags : France - Chine - Asie du Nord-est - Affaires étrangères
La France est en train d’entreprendre son propre pivot vers et dans l’Asie. Elle intensifie sa présence dans la région afin d’améliorer sa balance commerciale extérieure et d’attirer des investissements, mais aussi pour diversifier et approfondir sa coopération politique et sécuritaire avec les pays asiatiques. Sa politique de promotion des exportations vers l’Asie se fait l’écho de la stratégie allemande, mais elle rejoint également la course aux investissements chinois qui dure depuis un certain temps en Europe de l’est et du sud et au Royaume-Uni. Ce retour vers une approche bilatérale pourrait affecter le soutien inconditionnel que la France avait auparavant accordé à une approche européenne unifiée du commerce et des investissements. La coopération de la France avec les pays asiatiques dans le domaine de la sécurité, et plus particulièrement avec le Japon, est beaucoup plus importante que pour l’Allemagne. La France a également augmenté ses ventes d’armes dans la zone ce qui n’est pas sans conséquences économiques et sécuritaires. L’acquisition de future avions de chasse par les forces aériennes françaises est conditionnée à la vente de 125 Rafales à l’Inde. Comme les autres pays européens, la France a évité de prendre position dans les conflits territoriaux en Asie, mais elle est bien plus proche de certains des principaux protagonistes que les autres membres de l’Union européenne.
Cet article, originellement publié sur le site de l’ECFR, est en anglais. Une version française sera publiée dans l’Annuaire Asie 2014/2015.
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